Communiqué de l'intersyndicale du lycée public Anne de Bretagne
Lettre ouverte au Préfet de Région.
Lundi 25 février 2002 sera une date à retenir : l'Etat est devenu incapable, en matière d'Education Nationale de désavouer les erreurs de politique des collectivités territoriales.
En mai et novembre dernier la Région prenait la décision de fermer le lycée public Anne de Bretagne sous un prétexte démographique erroné puisque une étude démontre que les effectifs scolarisables en collège et en lycée augmenteront d'ici 2010 à Rennes, vous l'avez vous-même reconnu.
Il fallait donc trouver autre chose pour corriger cette erreur manifeste d'appréciation de la Région dont le but inavoué est de favoriser l'enseignement privé actuellement en perte de vitesse, et pour cela il fallait un peu de temps, d'où la période de concertation pilotée par vous, Monsieur le Préfet.
Vous avez ainsi permis au Recteur de rassembler les éléments nécessaires pour qu'il puisse voler au secours de la Région et viennent ainsi proposer lundi 25 février 2002 aux enseignants, parents d'élèves et élèves la fermeture du lycée public Anne de Bretagne sous un prétexte fallacieux de sécurité au collège Anne de Bretagne.
Ce prétexte est fallacieux pour 2 raisons. La première est que cela fait des années que parents et enseignants alertent les collectivités territoriales à ce sujet et qu'elle n'ont rien fait ou si peu pour que nos élèves travaillent dans de bonnes conditions. On nous présente cet argument comme incontournable alors que, faut-il vous le rappeler, vous nous aviez déclaré le 29 novembre 2001 ainsi qu'à la presse (OF du 30 novembre) que si ce problème de sécurité était à traiter, il ne fallait pas mettre les travaux de restructuration du collège en avant dans le règlement de la situation. La deuxième est que nous avons fait des propositions pour permettre la restructuration du collège sans que cela n'entraîne de grandes conséquences pour le lycée. Vous nous avez laissé parler mais vous ne nous avez pas écouter. La preuve en est que vous ne vous êtes pas donné le temps d'étudier si nos propositions étaient réalisables. En effet cela impliquait d'autoriser pour une année au moins le recrutement en seconde au lycée Anne de Bretagne. Or votre décision était déjà prise : seules les propositions de Monsieur le Recteur seraient considérées.
Nous avions eu un peu d'espoir lorsque vous aviez ouvert la concertation. Nous espérions être écouter. Nous avons aujourd'hui le sentiment d'avoir été dupés par notre propre administration qui fait la preuve que l'Education devient de moins en moins Nationale en ces temps ou nous fêtons le bicentenaire de Victor Hugo qui s'était tant battu pour l'instruction publique et laïque.
Pour nous la lutte n'est pas finie.
Jeudi 28 février nous serons en grève
et irons manifester à 10 heures
devant la préfecture de Région rue Martenot
notre opposition à cette décision qui aura pour conséquence de diminuer le potentiel éducatif public sur la place de Rennes.
L'intersyndicale du lycée Anne de Bretagne appelle l'ensemble des personnels, des élèves, des parents d'élèves et toutes les forces laïques à venir soutenir cette action et défendre le service public d'éducation.
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