Manifs


Etat des lieux de l'enseignement secondaire à Rennes
A propos de la fermeture du lycée Anne de Bretagne à Rennes

école publique contre école " libre " ?


      La fermeture du lycée Anne de Bretagne a été annoncée par la presse en mai 2001. Les parents d'élèves, les personnels techniques, agents de service, administratifs et enseignants apprenaient ainsi que le Conseil régional avait décidé la fin de ce lycée. Cette décision est officiellement motivée par les conclusions d'un rapport - le rapport Cerdes, du nom du cabinet d'audit - établissant un état des lieux de la population lycéenne du centre ville de Rennes.

      Dans une période comparable, en 1999, des lycéens d'Anne de Bretagne se cotisaient pour financer une étude prospective auprès de l'INSEE, dont les résultats sont représentés graphiquement ci-dessous. On remarquera que l'évolution des effectifs scolaires est ascendante. Que justifierait donc la fermeture d'un lycée ?


      Les effectifs prévisionnels n'étant pas décroissants, les nouveaux élèves devront dès la rentrés 2002 être réorientés vers les autres lycées du centre ville, entraînant la fermeture définitive pour 2004. Notons que cette décision a été prise avant les conclusions définitives du rapport Cerdes qui annonce un déficit de 200 élèves entre 1993 et 2000, privé et public confondus.

      Toute l'argumentation de Josselin de Rohan-Chabot, président du Conseil régional est établie sur ces chiffres.

      Les autres lycées publics du centre étant saturés, 600 élèves devront trouver un accueil ...

      dans les lycées privés par exemple ? ...

      car bizarrement les conclusions du rapport Cerdes n'ont apparemment pas incité la direction de l'enseignement catholique a fermer également un lycée dans le centre. Mieux, la construction d'un 11ème lycée catholique est envisagée dans le nord de Rennes (Pacé Saint Grégoire).


Le cercle vert représente le centre de Rennes
Otez le Lycée Anne de Bretagne (chiffre rouge 8) et
comparez le nombre des lycées publics et privés

5 lycées privés  : 4651 élèves
3 lycées publics : 2425 élèves (contre 3022 avec A de B)


LYCEES : 21850 élèves en 1999-2000
Lycées publics Nb élèves Lycées privés Nb élèves
-1- Pierre Mendès France 694 -1- La Salle 1054
-2- Ile de France 1311 -2- Assomption 810
-3- Coëtlogon 1042 -3- St Jeanne D'Arc 970
-4- Joliot Curie 1481 -4- ND du Sacré Coeur 518
-5- Chateaubriand 1638 -5- St Martin 1338
-6- Louis Guilloux 612 -6- St Vincent 1015
-7- Jean Macé 1156 -7- St Geneviève 718
-8- Anne de Bretagne 597 -8- St Thérèse 467
-9- Emile Zola 867 -A- Ecole d'Agriculture 781
-10- Laënnec Robidou 402    
-11- Jean Jaurès 523    
-12- Bréquigny 2656    
-13- E.R.E.A. 80    
-14- La Poterie 1122    
       
Total 14181 Total 7669


Lobby catholique ?


     Les deniers publics seraient-ils utilisés pour permettre à l'enseignement catholique de se développer, comme l'autorise la loi Falloux ?

Le Conseil régional serait-il de connivence avec le milieu catholique ?

Il suffit de jeter un coup d'oeil rapide sur le CV de l'adjointe en charge de l'enseignement à la région, Hélène Tanguy, également responsable du dossier, pour comprendre son engagement en faveur de l'enseignement catholique.

Entre 1982 et 1985, elle a été responsable de la communication à la direction départementale de l'Enseignement catholique, vice-présidente du Comité académique de l'enseignement catholique,chargée de la prospective de 1985à 1992, représentante de l'Enseignement catholique au CESR de 1985 à 1992, et surtout vice-présidente de l'APPEL, l'association des parents d'élèves de l'Ecole Libre, de 1986 à 1992.

Toutes ces fonctions ont été abandonnées lors de son entrée au Conseil régional. Mais il est difficile de croire que tous liens aient été interrompus. Le rapporteur du projet au Conseil régional parie des défenseurs de la laïcité comme des " esprits irréalistes qui en réalité ne serait que les porte-parole de corporatisme que l'on connaît bien dans un certain monde de l'enseignement. "

Le Conseil régional quant à lui semble être le porte-parole du lobby catholique.


Olivier Trédan

"extrait de Nota Bene, publication d'étudiants en Science Po"


Intersyndicale du lycée Anne de Bretagne et FCPE Anne de Bretagne
CAL - CGT - FO - FSU - SGEN-CFDT - SUD EDUCATION


L'enseignement public est menacé sur la place de Rennes.

En votant la fermeture du lycée Anne de Bretagne le 20 novembre dernier, la majorité de droite du Conseil Régional sacrifie 600 places d'enseignement public.

Cette fermeture aura pour conséquence de saturer les autres lycées publics rennais, ceux du nord et du centre de la ville en particulier, dont l'inspecteur d'académie lui- même, reconnaissait le 29 juin dernier "qu'ils fonctionnaient déjà au maximum de leurs capacités".

Deux véritables raisons motivent l'exécutif régional, mené dans cette affaire par Mme Tanguy, vice présidente du CR chargée de la formation initiale :

· 1. Aujourd'hui les lycées privés sont en perte de vitesse à Rennes, "il faut stopper la fuite des lycéens du privé vers le public".

· 2. "Il faut créer les conditions nécessaires pour que le diocèse puisse ouvrir un 11ème lycée catholique au nord de Rennes" (annoncé dans OF du 17 novembre 2001).

Le rectorat, c'est à dire l'éducation nationale, n'a, en aucun cas, pris la défense du service public dont il a la responsabilité : le service public d'éducation ne serait-il plus qu'une prestation de service parmi d'autres, en concurrence avec d'autres... Il n'a pas voulu prendre en compte les réelles données démographiques qui montrent une augmentation de la population lycéenne dans les années à venir, à Rennes.

Le lycée Anne de Bretagne est ainsi devenu le symbole
de la menace qui pèse aujourd'hui à Rennes
sur le service public d'éducation.

La mobilisation des enseignants, des parents et des élèves du lycée Anne de Bretagne a fait que la région n'a pas pu agir à sa guise et a obligé le Préfet de Région à organiser une concertation entre toutes les parties prenantes.

L'ultime décision revient au Préfet de région.
Il est donc nécessaire de rappeler au Préfet et au Recteur
leur rôle de garant du service public d'éducation et de sa mission :
Participez au rassemblement
le vendredi 1er février
17 heures, place de la mairie


¤ pour la défense de l'enseignement public
¤ contre la fermeture du lycée public Anne de Bretagne
¤ pour le maintien du recrutement en classe de seconde dès la rentrée prochaine à Anne de Bretagne