Religion

07 janvier 2002
Les cultes à Rennes


Le conseil municipal de Rennes en date du 8 octobre 2001, mettait à son ordre du jour : vœu pour une subvention de la mairie de Rennes pour la restauration de l'église St Thérèse après l'incendie.

Pour mémoire, Les Athées d'Ille et Vilaine adressaient ce même 8 octobre un courrier au conseil municipal ainsi qu'à la presse locale.

« Comme tous les citoyens de la ville de Rennes, nous avons été informés des dégâts causés à l'église St Thérèse et même si nous ne partageons pas les convictions philosophiques des paroissiens concernés, nous regrettons ce malheureux événement.

Selon Ouest-France en date du 02 octobre, Mme Jeannine Huon aurait anticipé une éventuelle demande de subvention par l'Evêché. Permettez-nous de nous étonner que des conseillers municipaux se précipitent pour venir en aide à la réfection d'un local uniquement destiné à un culte, c'est à dire qui n'a aucune vocation de service public et ce en contradiction formelle avec la loi de séparation de l'église et de l'Etat.

Parallèlement, nous constatons (Ouest-France en date du 08 octobre 2001), que l'association Handicap Service 35 éprouve de grandes difficultés en personnel et en subsides.

L'argent prévu pour la réfection de l'église Sainte Thérèse, vraisemblablement bien garantie par les assurances serait beaucoup mieux employé pour soutenir cette association. »


Seul, Honoré Puil, un conseiller municipal du PRG, s'opposa à ce vœu.

Est-ce pour donner une suite à notre protestation que la publication municipale « Le Rennais » N° 328 en date de janvier 2002 rédiga un article intitulé :

Culte : l'état des lieux 

A qui appartiennent les églises ? Comment la Ville peut-elle permettre aux diverses croyances de s'exprimer, sans remettre en cause le principe de laïcité inscrit dans la loi ? Petit tour d'horizon des différents lieux de culte rennais qui cohabitent en bonne intelligence.


C'est article donne la position de la municipalité rennaise à majorité socialiste :

Ces exemples récents illustrent les relations existant entre la commune et les associations cultuelles ou culturelles. 'La Ville a une politique d'accompagnement. Depuis la loi de Séparation de l'Eglise et de l'Etat, les collectivités n'ont pas à intervenir dans le financement des lieux de culte, mais les associations qui s'en occupent ont souvent des activités culturelles. De fait, les liens sont importants”, souligne Didier Massé, de la direction Animation sport citoyenneté de la Ville de Rennes.

Après un bref rappel historique de la loi de 1905, on apprend le nom des églises appartenant à la municipalité ainsi que des évaluations concernant la pratique des cultes :

  1. la Cathédrale (appartenant à l'Etat) ;
  2. la basilique Saint-Sauveur ;
  3. l'église Saint-Germain ;
  4. l'église Toussaints ;
  5. l'église Notre-Dame-en-Saint-Mélaine ;
  6. l'église Saint-Etienne ;
  7. l'église Saint-Aubin ;
  8. l'église Saint-Hélier ;
  9. l'église le Vieux Saint-Etienne ;
  10. l'église Saint-Laurent ;
  11. la chapelle Saint-Cyr.

Les autres lieux de culte appartiennent en propre à des associations ou à la municipalité qui les loue à des associations :

  1. le temple protestant du boulevard de la Liberté (communauté de 700 pratiquants) ;
  2. une quinzaine d'églises catholiques (le nombre des catholiques n'est pas cité mais on a recensé 803 baptëmes en l'an 2000) ;
  3. l'église des Carmes acquise récemment par l'Eglise baptiste (environ 280 fidèles) et ayant bénéficié pour des travaux de subventions de l'Etat et du conseil général (Ouest-France du 6 janvier 2002) ;
  4. l'église orthodoxe de rite bizantin (environ 250 personnes du Grand Ouest) ;
  5. l'église orthodoxe de rite occidental (le prêtre Patrick Gérard reste discret sur le nombre des fidèles de l'Église orthodoxe de rite occidental : « Les brebis comptées, les loups les mangeront... c'est un proverbe breton ! ») ;
  6. le centre culturel islamique (location) (environ 8000 musulmans dans la région rennaise). « … Comme le précise Marie-Anne Chapdelaine, conseillère municipale chargée de l'intégration et de l'égalité des droits : “ce centre a des activités culturelles, avec notamment l'enseignement de la langue arabe et du Coran.” Et Lahcen El Grandi, président, de préciser : “nous accueillons jusqu'à 900 collégiens par an. “Souvent des élèves de 5ème qui, dans leur programme scolaire, découvrent l'islam. » ; un deuxième centre culturel est à l'étude.
  7. un lieu culturel et cultuel pour L'association des Khmers d'llle-et-Vilaine ;
  8. le centre communautaire israëlite (location) installé dans une ancienne maison de l'enfance (environ 300 familles de Bretagne).

Enfin, l'article se termine par les considérations suivantes :

« … On ne peut que se réjouir de ce melting-pot proposé aux Rennais, qui permet d'enrichir leurs visions culturelles et cultuelles. Si aucune association cultuelle, dans le respect du principe de laïcité, ne peut être aidée, il est normal que toutes les religions puissent s'exprimer pour qu'on serve la laïcité qui garantit l'indépendance religieuse souligne Marie-Anne Chapdelaine, conseillère municipale. En souhaitant, comme l'écrivait Voltaire à propos de la tolérance religieuse, “que ceux qui couvrent leur robe d'une toile blanche pour dire qu'il faut t'aimer ne détestent pas ceux qui disent la même chose avec un manteau de laine noire." »

Pour être exhaustif, on aurait aimé que cet article nous renseigne également sur les immeubles occupés par les communautés religieuses, et aussi sur les biens non directement affectés aux cultes :
  1. bâtiment « d'architecte » construit il y a quelques années boulevard Magenta pour une congrétation de sœurs ;
  2. maison diocésaine ;
  3. etc .