Laïcité

FEDERATION NATIONALE DE LA LIBRE PENSEE
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ENSEIGNANTS, PERSONNELS ET PARENTS D'ELEVES REJETTENT MASSIVEMENT LE PROJET D'AMENAGEMENT DES RYTHMES SCOLAIRES A PARIS !

La Fédération Nationale de la Libre Pensée se félicite du rejet massif de l'aménagement des rythmes scolaires exprimé le 9 mars 2002 par les enseignants, personnels et parents d'élèves de la ville de Paris. A travers ce rejet, c'est la volonté de voir préserver les fondements républicains et laïques de l'institution scolaire qui s'est exprimée.

Le rectorat et la mairie de Paris entendaient en effet transformer l'école en “lieu de vie” en faisant coïncider les “rythmes de l'école” avec les “rythmes de la cité” ; le recteur n'hésitant pas à déclarer qu'il fallait “adapter l'école à la nouvelle donne sociale liée à la mise en place des 35 heures”. L'enseignant devait se transformer en “animateur

Pendant des semaines, les personnels de la ville de Paris ont combattu un protocole proposé par le ministère, protocole relatif à l'aménagement et la réduction du temps de travail, annualisant les horaires pour les adapter à l'ouverture élargie des écoles, véritable machine de guerre contre leur statut. Dans le même temps, la mairie de Paris annonçait un accroissement de 52% des moyens alloués aux activités périscolaires, essentiellement privées (alors que des dizaines de fermetures de classe sont d'ores et déjà programmées pour la prochaine rentrée).

Ainsi, la porte de l'école s'ouvrait largement à tous “les partenaires de la communauté éducative”. La Libre Pensée ayant été invité par deux fois par le Rectorat aux réunions de consultation, elle a refusé de s'y rendre pour ne pas s'ingérer dans les missions de l'Ecole publique. L'Eglise catholique ne s'y est pas trompée. M. Nahmias, chargé de la pastorale de jeunes à l'archevêché, était parmi les invités aux “Etats généraux sur les rythmes scolaires” organisés par la mairie de Paris les 27 et 28 novembre 2001.

S'exprimant dans les colonnes du journal La Croix, M. Nahmias déclarait : “Va-t-on vers un simple aménagement des temps de l'école ? Nous demandons dans ce cas qu'un horaire pratique soit réservé à la catéchèse. Ou bien sommes-nous dans le cadre d'un projet éducatif nouveau qui articule autrement toutes les activités scolaires et d'éveil ? Nous devrons alors participer à la réflexion à partir de propositions précises et l'Eglise pourrait proposer des activités d'éveil, de loisir, de suivi scolaire à parité d'aide avec les autres structures associatives existantes.” Cette question de "l'allégement du temps scolaire" ne vise qu'à promouvoir l'intervention croissante des associations privées, particulièrement religieuses, au sein de l'Ecole publique, pour prendre en charge les élèves.

En rejetant massivement ces projets visant à détruire les fondements mêmes de l'Ecole de la République en la livrant aux intérêts d'associations privées et confessionnelles, enseignants, personnels et parents d'élèves ont infligé un cinglant camouflet aux tenants d'une école “communautariste”.

Le ministre Jack Lang avait annoncé cet automne la généralisation de la mise en place des rythmes scolaires. Des projets sont en cours notamment à Dieppe, Lyon, en Mayenne, en Dordogne. Aujourd'hui, même si M. Delanoé ne craint pas de déclarer dans un communiqué de presse que “le message exprimé n'invite en aucun cas au renoncement”, cet objectif semble bien compromis !

La Libre Pensée exige :

  1. Le maintien du cadre national des horaires et des programmes scolaires.
  2. Aucune intervention extérieure dans les missions de l'Ecole publique.
  3. Aucune privatisation des activités péri, para et post-scolaires.
  4. Le respect absolu de la laïcité de l'Ecole publique !
Paris le 23 mars 2002

Après la rencontre entre le Premier Ministre et l'Eglise catholique :

NON AU RETOUR DU CONCORDAT !



Le gouvernement vient d'accomplir un acte politique d'une extrême gravité, remettant en cause le fondement même de la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l'Etat, notamment de son article 2 : "La République ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte".

Le 12 février 2002, le Premier ministre a rencontré à l'Hôtel Matignon le président de la Conférence des Evêques de France, l'Archevêque de Paris, délégation conduite par le nonce apostolique, ambassadeur du Vatican. Ils ont constitué de concert une "structure permanente de dialogue et de concertation, en vue de procéder à l'examen des problèmes posés par les relations entre l'Eglise catholique et l'Etat".

Venant après les nombreuses attaques contre la laïcité institutionnelle, au moment où la proposition d'introduire l'enseignement des religions à l'Ecole publique est avancée, au moment où le statut scolaire clérical d'Alsace Moselle est présenté comme modèle à expérimenter dans d'autres régions; cette décision du gouvernement de céder à la principale revendication cléricale, à savoir la reconnaissance officielle des Eglises comme partenaires institutionnels de l'Etat, constitue une violation majeure d'une des lois fondamentales de la République. C'est le retour du Concordat. La question de l'illégalité de cette décision est donc posée.

Pour la Libre Pensée, il ne fait aucun doute que cette capitulation gouvernementale répond aux exigences de tous ceux qui, au nom de l'Union européenne, déclarant dépassée la Laïcité de la République, la considère anachronique et incompatible avec "l'harmonisation" européenne.

Il s'agit pour la Libre Pensée de reconquérir la laïcité de l'Etat, garantie de la liberté absolue de conscience pour chaque citoyen, gravement menacée par l'installation officielle des communautarismes, en premier lieu des communautarismes religieux.

La Fédération nationale de la Libre Pensée s'adresse aux laïques, à leurs associations. Elle est décidée à ne pas laisser faire. Elle souhaite qu'ensemble nous envisagions les actions nécessaires pour empêcher cette forfaiture antilaïque.


Paris le 25 mars 2002