symbolique du drapeau breton
1- 5 bandes noires : rappel des cinq évêchés de Haute-Bretagne = Rennes, Nantes, Dol, St Malo, St Brieuc ; rien à voir donc avec l'anarchisme !
2- 4 bandes blanches : rappel des quatre évêchés de Basse-Bretagne = St Pol de Léon, Tréguier, Quimper, Vannes ;
3- hermines : rappel du drapeau ducal de Pierre Ier de Dreux (1190-1250).
On remarquera la forte connotation religieuse qui a inspiré l'auteur de ce drapeau. Rappel et nostalgie de l'ancien régime !
Ce drapeau créé en 1923 par Morvan Marchal, l'un des fondateurs du parti nationaliste Breizh Atao, aurait pu évoquer les cinq départements inclus dans les limites de la Bretagne historique.
Mais c'était sans doute faire trop d'honneur à la République ...
Pour en savoir plus sur le drapeau breton consulter l' étude : le "gwen-ha-du" : un "drapeau fasciste" ?
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Auditeur libre à Corte
Texte extrait de "L'Armor Libre Penseur" bulletin N° 6, page 10
Les vacances m'ont conduit à Corte, au coeur historique et géographique de la Corse, pour assister, au début du mois d'août, au rendez-vous annuel des nationalistes de l'Ile. A la tribune siégeaient les organisateurs, Jean-Guy Talamoni au centre, et tous les représentants des groupes invités Basques, Bretons, Catalans, Galiciens et Guyannais. J'ai lu dans les journaux que la salle était bondée, j'ai plutôt trouvé qu'il y avait peu de monde en regard du battage médiatique. A peine quelques stands pour vendre livres, CD et gadgets classiques dans ce genre de rassemblement.
De ce qu'ont dit les nationalistes corses, tout est connu ce jour-là ; ils plaidaient pour le rapprochement des prisonniers des familles et pour l'amnistie généralisée, même pour les crimes de sang. J'ai eu le sentiment que c'était le seul point capable de les fédérer. Pour le reste, ils ne sont pas d'accord sur beaucoup de choses entre les décentralisateurs, les autonomistes, les indépendantistes ... il y a de la marge.
En fait, ce qui m'a attiré, ce sont les autres groupes. Qui étaient-ils ? Qu'allaient-ils dire ? Qui étaient ces Bretons annoncés partout comme si la situation dans la péninsule était la même que dans l'île ? J'avoue avoir été, au fil des interventions, tétanisé. J'étais seulement rassuré en pensant qu'ils ne sont pas à la veille de diriger la France ou leur région.
La déléguée du Pays Basque a plaidé pour la création du département basque. Pourquoi pas, à première vue. Quand j'ai entendu ses arguments, j'ai été effrayé. D'abord, disait-elle, il faut s'appuyer sur cette revendication plutôt acceptée par la population afin d'amener celle-ci à une prise de conscience «nationale » et à lui faire franchir une nouvelle marche vers l'indépendance. Elle déclare que son ennemi, c'est l'Etat. J'appelle cela de la manipulation, plus directement de la malhonnêteté.
Ensuite, il faut un département basque parce que les Béarnais sont les plus nombreux dans les Pyrénées Atlantique. Comment faire le «tri»? Que faire des Béarnais ? J'ai vu tout de suite le terrible engrenage. C'est pour des raisons semblables que les Croates et les Serbes se sont séparés et réunis à l'intérieur de leurs propres frontières avec le désastre que l'on sait. La nation française est une communauté politique et non une communauté ethnique. D'un coup, j'ai été guéri du département basque ! D'autant que cette déléguée appelait à déchirer la carte d'identité française.
Vint le tour du délégué de la Galicie espagnole, il n'était pas le champion de la paix et de la démocratie. Sa conclusion a été simple et carrée tous les moyens sont bons pour arriver à nos fins ; lutte armée, désobéissance civile, pratiques illégales. Tonnerre d'applaudissements, sauf les miens qui se feront encore attendre longtemps. Sans doute l'orateur ignorait-il que la première victime du nationalisme basque de 1'ETA, il y a trente ans, était un jeune garde civil espagnol ... originaire de Galice.
Enfin, le délégué de la Bretagne, je ne le connaissais pas. Il s'est présenté comme le représentant du porte-parole de son organisation, incarcéré comme sept d'entre eux. J'en ai déduit qu'il s'agissait d'Emgann. Evidemment pas un mot sur les raisons de cette détention provisoire liée à l'enquête sur l'attentat du McDo de Quévert, qui a fait une victime. Il a énuméré les prétendus souhaits des Bretons ; la reconstitution du duché par le rattachement de la Loire-Atlantique; la langue bretonne comme langue officielle de la Bretagne (le pays gallo appréciera) ; le maintien dans la région de tous les impôts payés (bonjour l'esprit de solidarité qui consiste à donner mais aussi à recevoir, la Bretagne n'a pas forcément été perdante) ; le rapprochement et l'amnistie des personnes incarcérées et leur reconnaissance comme «détenus politiques»; la suppression de Paris et de la France comme échelons inutiles entre la Bretagne et l'Europe ; enfin, l'indépendance de la Bretagne comme objectif final avec un argument qui mérite d'être connu le traité d'union n'ayant jamais été validé par les Bretons, ceux-ci sont «virtuellement indépendants ». Je connaissais l'image virtuelle, j'ignorais la politique virtuelle! On en apprend tous les jours.
Une chose enfin m'a choqué sans arrêt, et dans beaucoup de bouches, l'Europe a été présentée comme un levier à utiliser dans cette quête d'indépendance et de séparatisme. Une Europe présentée non comme une construction positive pour elle-même, mais comme une arme contre la France, ses valeurs, son histoire, son rayonnement. Un voyage instructif'.
Bernard Poignant* (Le Monde 29/08/01)
* Bernard Poignant est député européen (PS).
Ancien maire de Quimper, il est l'auteur d'un rapport en faveur de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires dans lequel les mouvements ethnolinguistiques et indépendantistes, en Corse comme en Bretagne. ont trouvé des encouragements à leur cause.
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COMMUNIQUE COMMUN
de la Fédération Nationale de la Libre Pensée et
de la Fédération Nationale de l'Enseignement, de la Culture
et de la Formation Professionnelle Force Ouvrière
SUR L'ENSEIGNEMENT DES LANGUES REGIONALES
ET L'INTEGRATION D'ECOLES PRIVEES DANS
LE SERVICE PUBLIC
La Fédération Nationale de la Libre Pensée et la Fédération Nationale de l'Enseignement, de la Culture et de la Formation Professionnelle Force Ouvrière (FNECFP FO) se sont rencontrées le lundi 21 mai 2001. Elles ont examiné la charte européenne des langues régionales et minoritaires, ses conséquences immédiates, les déclarations et les projets récents du ministre de l'Education nationale notamment celui d'intégrer des écoles associatives, comme les établissements Diwan, dans le service public.
En application de la Charte des langues régionales et minoritaires, qui a pourtant été déclarée contraire à la légalité républicaine par le Conseil constitutionnel, le Ministre de l'Education Nationale veut imposer le droit de pratiquer une langue autre que le Français dans le domaine public (ce qui implique la reconnaissance d'inégalités entre les citoyens, inégalités renforcées par la possibilité qu'auraient désormais les conseils régionaux d'adapter les lois de la République). C'est le modèle de l'Union européenne, "Europe des régions, et des communautés" qui prévaut dans la mise en uvre de telles propositions antirépublicaines et anti-laïques.
La FNECFP-FO et la FNLP refusent que l'enseignement général dispensé à l'Ecole de la République puisse être donné dans une autre langue que celle de la Nation, car ce serait porter gravement atteinte aux principes constitutionnels d'indivisibilité de la République, d'égalité devant la loi et d'unicité du peuple Français.
La FNCFP-FO et la FNLP rappellent que l'apprentissage optionnel des langues régionales est offert depuis longtemps dans les établissements publics, chacun ayant toujours été libre, à titre privé, de les pratiquer.
La FNECFP-FO et la FNLP se prononcent donc résolument contre la décision ministérielle d'instituer des filières bilingues par immersion qui, outre les inacceptables droits spécifiques qu'elles conféreraient à des groupes de locuteurs de langues régionales à l'intérieur de territoires dans lesquels ces langues seraient pratiquées, substitueraient ces langues régionales au Français, langue officielle de la République comme l'indique l'article 2 de la Constitution.
L'actualité récente concernant le statut de la Corse, la législation qui se met en place, les dernières déclaration du Ministre de l'Intérieur, tout démontre qu'au prétexte d'identités régionales , c'est du démantèlement de la République qu'il s'agit.
D'un bout du territoire à l'autre, les citoyens ne seraient plus soumis aux mêmes lois, ils ne pourraient, par exemple, se défendre ou ester en justice que dans le cadre du droit local et dans la langue régionale. Ce serait le retour à l'Ancien Régime, ce serait mettre à bas les acquis de la Révolution française, notamment l'existence du statut général de la Fonction publique. Rappelons que l'article 6 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen énonce que : La loi est l 'expression de la volonté générale. Tous les citoyens ont droit de concourir personnellement, ou par leurs représentants à sa formation. Elle doit être la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse ; Tous les citoyens étant égaux à ses yeux, sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents.
De plus, le Français risquerait de devenir, sur certaines parties du territoire, la seconde langue, déjà souvent mal maîtrisée, alors qu'elle resterait langue unique sur d'autres parties. Loin d'être un enrichissement, cette situation entraînerait l'inégalité pour tous. Ce serait l'achèvement de la programmation de la disparition du français comme langue internationale, et avec lui toute la culture qui lui est attachée.
La FNECFP- FO et la F.N.L.P constatent dans la situation actuelle que l'apprentissage des langues vivantes et des langues anciennes est remis en cause par des réductions massives des horaires d'enseignement dans les lycées et collèges qui s'accompagnent d'une diminution des postes offerts aux concours (CAPES, Agrégation) dans ces disciplines notamment, et par la difficulté de plus en plus grande pour les élèves de pouvoir choisir une autre langue que l'Anglais
Ce qui démontre qu'il ne s'agit pas d'un débat pour la préservation d'un patrimoine linguistique.
La FNECFP-FO et la FNLP ne sauraient non plus accepter l'intégration d'écoles privées dans le service public (Diwan, Ikastolas, Calendretas, etc.). Il s'agit de l'aboutissement d'un long processus qui vise à privatiser l'ensemble du système public d'éducation, par le biais des projets d'école et maintenant par l'intégration des écoles privées, et la possibilité offerte aux régions de développer partout le système qui va désormais prévaloir en Corse, comme il continue à prévaloir en Alsace-Moselle.
Avec la dénationalisation en cours du système d'enseignement public, c'est la remise en cause totale de la laïcité qui est à l'ordre du jour.
Les deux organisations se réjouissent du rejet par la majorité des organisations représentées au Conseil Supérieur de l'Education, notamment, du projet d'intégration des établissements Diwan dans l'Ecole publique laïque.
La FNECFP-Force Ouvrière et la Fédération Nationale de la Libre Pensée décident de tout mettre en uvre pour que ces remises en cause des principes fondamentaux de la République ne puissent aboutir.
La Fédération Nationale de la Libre Pensée et la FNECFP-FO appellent à se mobiliser pour faire échec à la destruction de l'Instruction publique et à la mise en place du communautarisme contre la République une, indivisible et laïque.
Paris le 21 mai 2001
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